L’instauration d’un « Service Citoyen » renforcerait autant la liberté de choix des personnes effectuant leur service que l’importance du service civil. Les jeunes hommes pourraient choisir plus librement entre des formes équivalentes d’engagement pour la société. Cela est nécessaire pour surmonter le lien historique étroit entre masculinité, militarisme et tendances violentes et ainsi poser les bases d’une société non violente.
L’introduction d’un « Service Citoyen » renforcerait l’égalité entre les genres sans pour autant favoriser la militarisation de la société, ce qui risquerait d’être le cas avec l’obligation d’un service militaire pour tous. Aujourd’hui, le service militaire obligatoire (art. 59, al. 1) ne s’applique qu’aux hommes et viole ainsi l’interdiction de discrimination garantie par la Constitution (art. 8, al. 2). Prétendre qu’il ne s’agit pas de discrimination revient à supposer que les femmes ne sont pas aptes au service militaire au même titre que les hommes. Il s’agit là d’une hypothèse discriminatoire.
Du point de vue de männer.ch, l’introduction d’un « Service Citoyen » est un pas vers l’égalité dans le domaine de la sécurité. Conformément à l’art. 8, al. 3, Cst., le principe suivant doit s’appliquer : obligation de servir pour tous ou pour personne. Dans le cadre de la mise en œuvre, il incombe au législateur d’élaborer un modèle équitable qui tienne compte de manière appropriée de la charge supplémentaire qui pèse encore sur les femmes dans le domaine du travail de soins non rémunéré.
Männer.ch entend les doutes à l’égard de l’introduction d’un « Service Citoyen », notamment la question fondamentale de savoir si l’État imposerait ainsi un travail forcé, la question sociale de savoir si l’afflux de main-d’œuvre bon marché dans des secteurs déjà sous-payés conduirait à une nouvelle détérioration des conditions de travail, la question de l’égalité des sexes, à savoir si une obligation de service pour les femmes est légitime compte tenu des inégalités existantes en matière de soins.
Du point de vue de männer.ch, ces préoccupations doivent et peuvent être prises en compte dans la formulation juridique du texte constitutionnel. |