« Il est temps que vous travailliez enfin sur vous-mêmes ! » écrivait mi-septembre la journaliste du Spiegel Elisa von Hof dans un essai rageur.
Fémicides, violence, extrémisme de droite - beaucoup de problèmes actuels de la société ont un dénominateur commun : les hommes. Je comprends leur colère. Moi aussi, je regarde les actualités et je me dis : qu'est-ce qui ne va pas ici ? A Avignon, Dominique Pelicot est jugé pour avoir sédaté et fait violer sa femme pendant des années, dans le canton de Bâle-Campagne, des détails cruels sur un féminicide ont été révélés. En Allemagne, un parti d'extrême droite se hisse au sommet avec des promesses de virilité archi-conservatrices.
Moi aussi, je pense qu'il est temps que nous, les hommes, nous bougions enfin. Que nous commencions à travailler sur nous-mêmes, à remettre en question les images stéréotypées, à changer les comportements sexistes et à créer un monde dans lequel la masculinité n'est plus une menace. Nous devons cesser de dire : je ne suis pas comme ça, pas comme les autres ! Et plutôt commencer à se demander : où et quand l'ai-je été ou le suis-je encore parfois ?
C'est un travail que chacun doit faire par soi-même. La bonne nouvelle, c'est que l'on est pas tout seuls. Il existe des modèles, des offres de conseil, des exemples de masculinités empathiques. Ainsi, à la mi-septembre, des spécialistes de quatre pays germanophones se sont réunis à Vienne pour une conférence intitulée « Le travail des hommes en tenant compte du genre - agit, renforce, économise », pour aborder ce en quoi ce travail peut apporter du meilleur à notre société. Nous en sommes convaincus : il nous en faut plus ! C'est pourquoi nous continuerons à travailler avec détermination, jour après jour, pour plus de bonnes nouvelles en matière de relations entre les genres. |